L’écriture
de Michel Tremblay est très singulière. Tout d’abord, il est le premier à avoir amené le joual sur la scène des théâtres
québécois. En effet, au Québec, avant Les Belles-sœurs, les pièces de théâtre étaient écrites et jouées en français international,
ce qui ne représentait pas du tout la réalité des francophones. Tremblay emmène enfin sur scène des personnages dans lesquels
le peuple québécois se reconnaît davantage et qui demeurent tout de même universels. C’est ainsi que Germaine Lauzon,
le personnage principal de la pièce, lance à sa fille la réplique suivante : « Y parlait ben en s’il-vous-plaît!
Pis y’avait l’air fin! Chus certaine que tu l’aurais trouvé de ton goût, Linda… ».
En
plus d’utiliser un langage familier, Michel Tremblay traite de sujets assez crus à travers ses personnages. Effectivement,
lors d’un de ses monologues, le personnage de Rose Ouimet proclame : « Maudit cul! ». Non seulement, il était plutôt rare d’entendre parler du sexe sur
la scène à cette époque, mais aucun auteur n’avait traité ce sujet de la sorte, c’est-à-dire en le présentant
comme un calvaire vécu par les femmes.
Michel
Tremblay a été aussi provocateur dans la plupart de ses autres œuvres. On y retrouve souvent d’autres sujets tabous
tels que l’homosexualité et l’inceste.
Tremblay, Michel. Les Belles-sœurs.
Coll. « Théâtre Canadien ». Ottawa : Léméac, 1972, , p.15
Biographie
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